La pègre alavirienne


La pègre alavirienne

Il arrive parfois de croiser quelques tire-laine traînant leurs guêtres dans les rues de la ville, mais le véritable cœur battant des réseaux criminels d’Alavir se situe à l’est, dans les profondeurs bas-quartiers. La raison est simple: il y a quelques années de ça, un accord obscur a été passé entre les criminels des bas-quartiers et la garde alavirenne. Bien sûr, tout naturellement, la pègre et la garde se vouent toujours une haine mutuelle, mais cet arrangement a débouché sur un cessez-le-feu tacite, bénéfique aux deux camps.

Ceux qui vivaient à Alavir à cette époque peuvent témoigner du temps où de puissantes bandes de vauriens profitaient des faiblesses du village pour se glisser dans ses rues et instiller la terreur.

A cette époque-là, la garde n’était constituée que d’une maigre poignée de civils inexpérimentés que Magherta et son lieutenant Liziel s’efforçaient de diriger, tout en tentant de repousser les trop nombreux dangers qui menaçaient la ville depuis l’extérieur.

Chaque fois que le regard de la commandante se détournait, le crime s’enfonçait plus profondément dans les fondations du village. Il était alors courant de se faire dépouiller en rentrant chez soi ou, pire, de finir égorgé au fond d’un caniveau.

C’est alors qu’un jour, une ombre sortit des ténèbres: Opale. Elle soumit les brigands par une terreur bien plus insidieuse, plus glaçante encore que celle qu’ils avaient fait régner jusqu’alors. Une fois ceci accompli, elle s’entretint avec Magherta et le fameux accord fut scellé entre les forces de l’ombre et celles de la loi – sans que personne n’en connaisse vraiment la teneur.

Depuis ce jour, les bas-quartiers devinrent une zone de non-droit, un territoire abandonné aux trafics en tout genre. En contrepartie, la majeure partie des activités illicites se cantonnèrent à cette enclave, préservant ainsi le reste d’Alavir d’une corruption totale

Évidemment, certains brigands s’arrogent parfois le droit d’ignorer à cette règle. Lorsqu’un crime de la pègre dépasse les frontières des bas-quartiers, la garde est autorisée à enquêter… mais gare à celui qui ose arborer le blason de l’ordre au cœur de l’antre du chaos et du vice. Les figures de la pègre préfèrent voir arriver des aventuriers, jugés plus corruptibles et moins regardants sur les méthodes employées.

À l’intérieur des bas-quartiers, une forme d’organisation émerge du tumulte. Certaines figures de la pègre contrôlent des secteurs bien définis et n’apprécient guère qu’on marche sur leurs plates-bandes, ce qui donne parfois lieu à des règlements de comptes aussi sanglants que soudains.

Au sommet de cette hiérarchie souterraine trône l’organisation que personne n’ose défier : la Main Gantée, dirigée par Opale. Son activité repose sur les drogues et les poisons de toutes sortes, concoctés dans les bicoques délabrées puis distribués dans les réseaux de brigandages des environs. Ether, pesh, opium, sève de sang, thé des songes, tout s’achète à qui sait demander !