Alavir

Village des Cinq Moires

Décor

Après quelques heures d’errance à l’intérieur des plaines mortes du Grandilquivar, on aperçoit, au bord d’une forêt d’arbres morts, une fumée grisâtre sortant de quelques huttes tapissées de moisissure. Derrière ces masures croulantes, une maison étroite et haute de deux étages se découpe dans le ciel morose. Son toit en lauze domine des murs qui semblent avoir été peints avec une matière noire et épaisse. L’endroit a l’air mort, comme tout le reste, pourtant des torches sont en permanence allumées sur les poteaux en bois qui parcourent les ruelles en terre battue. Les huttes entourant la haute maison sont au nombre de cinq et, sur le linteau de chacune d’elles, est gravé un nom: Kinitu, Lipimu, Fibiru, Tilipu et Ziguilu. Ce sont les noms des cinq maîtresses des lieux, des sorcières qui se font appeler « les cinq Moires ». Autour du puits central, une poignée d’enfants débraillés, les regards emplis de terreur ou vides de vie, travaillent à couper le bois, réparer des outils, nourrir les poules et les cochons ou remuer la terre en friche de l’ersatz de potager.

Population

Chaque sorcière possède ses propres enfants et sa propre masure, mais elles vivent ensemble dans la maison au toit de lauze. Lorsqu’un enfant dépasse l’âge de 14 ans, ils sont dévorés dans un grand festin. Pour garnir leur population, elles soumettent les voyageurs à leur volonté grâce à la magie ou la torture, puis les envoient enlever les enfants des villages avoisinants.

Intérêt

Les sorcières offrent aux aventuriers de passage un endroit sûr et confortable, où ils peuvent se reposer avant de s’enfoncer dans le cœur des plaines mortes. En échange des quelques pièces elles offrent le gîte et le couvert, mais gare aux esprits trop droits et trop purs, car les sorcières s’amusent à tourmenter ceux que ce spectacle répugne.

Une seule chose est formellement interdite: venir en aide aux enfants. Si un aventurier ose prendre leur défense, les sorcières le clouent dans une position grotesque contre un poteau de bois et l’y laissent pendant des jours. Après cette expérience, la leçon est généralement comprise.

La guilde des aventuriers n’a pas la puissance pour se mesurer à ces cinq sorcières, mais ce jour arrivera peut-être. Pour l’instant, le village des Cinq Moires est simplement un lieu de passage tristement pratique.